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Le sujet des aides sociales reste, encore aujourd’hui, une thématique délicate. Avec des finances publiques en difficulté, certains n’hésitent pas à stigmatiser les bénéficiaires, souvent qualifiés de « profiteurs ». Pourtant, les revenus modestes ou la situation familiale des ayants-droits justifient pleinement ces aides. Malgré cela, le poids des préjugés décourage beaucoup d’entre eux de faire les démarches nécessaires, compromettant ainsi leur niveau de vie.
À ce propos, Didier Duriez, président du Secours Catholique, déclarait le 14 novembre :
« Il y a un discours ambiant qui stigmatise et pousse les plus fragiles à renoncer. On induit l’idée que toucher le RSA, c’est profiter. »
Des démarches complexes pour les ayants-droits
Outre la stigmatisation, une autre problématique freine l’accès aux aides sociales : la complexité des démarches administratives. Selon un rapport de la Drees publié en octobre dernier, 36 % des ayants-droits ne perçoivent pas les aides auxquelles ils ont droit. Plusieurs raisons expliquent ce non-recours :
- Un accès limité aux outils informatiques, indispensables pour constituer un dossier.
- La difficulté à comprendre les documents requis pour faire les démarches.
- La disparition des interlocuteurs humains avec la digitalisation des services d’aides sociales.
Bien que des initiatives comme la solidarité à la source soient en cours pour le RSA et la prime d’activité, le problème persiste : l’ayant-droit devra encore initier la démarche.
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Combien perçoit-on avec les aides sociales ?
Les débats sur les aides sociales sont souvent alimentés par des idées reçues. Notamment autour des montants perçus. Pourtant, selon la Drees, 80 % des bénéficiaires du RSA ou de l’AAH vivent sous le seuil de pauvreté. Voici les montants moyens des principales prestations sociales :
- RSA : 527 € par mois
- AAH (Allocation aux adultes handicapés) : 788 € par mois
- ASS (Allocation spécifique de solidarité) : 536 € par mois
- Minimum vieillesse : 469 € par mois
Ces chiffres contrastent fortement avec la perception générale. Principalement focalisée sur les montants maximums. Déformant ainsi la réalité. En 2021, le non-recours aux aides sociales atteignait environ 30 %, selon le site de la Vie-Publique.
Didier Duriez souligne également :
« Même si on additionne toutes les prestations sociales possibles, on ne gagnera jamais plus de 70 % du Smic. »
Ces données révèlent une réalité bien différente des idées préconçues, laissant beaucoup à réfléchir sur le véritable rôle et l’impact des aides sociales.