Montrer les titres Cacher les titres
Au détour d’une discussion avec votre collègue, vous avez appris qu’il gagne plus que vous. Et cet écart de salaire soulève des questions. Pourquoi a-t-il droit à une meilleure rémunération ? Alors que vous avez le même poste ? Pouvez-vous utiliser cette information pour négocier une augmentation ? Et surtout, s’agit-il d’une injustice ? En réalité, chaque cas est différent.
« Exceptionnellement, une inégalité de traitement peut être justifiée. Notamment s’il existe une disposition légale ou conventionnelle l’établissant. Ou si l’employeur justifie cette inégalité par des raisons objectives et pertinentes étrangères à toute discrimination. », explique Souane Abdelbahri, avocate en droit du travail, dans les colonnes de Capital.
En effet, si votre collègue fait le même travail que vous, mais qu’il a 10 ans d’ancienneté en plus… L’écart de salaire se justifie. Dans ce genre de situation, aller demander la même rémunération risque de ne pas fonctionner. Cela dit, dans d’autres cas, une discussion avec votre employeur s’impose…
Écart de salaire : commencez les négociations dans un bon état d’esprit
Si vous remarquez qu’un salarié ayant les mêmes missions que vous dans l’entreprise, gagne plus sans raison, contactez vos supérieurs. Mais ne prenez pas la mouche ! Si vous souhaitez avoir gain de cause, il va falloir évoquer l’écart de salaire avec un certain recul.
« Adoptez une posture constructive et montrez que vous êtes ouvert au dialogue. », suggère Stéphanie Roels qui dirige le cabinet Elysée coaching.
Au lieu d’employer un ton accusateur, interrogez votre employeur sur ce qui motive ces disparités. Et demandez-lui ce qu’il vous reste à accomplir pour prétendre à la même rémunération.
« Exiger une augmentation pure et dure ou de combler un delta de salaire sont les meilleurs moyens de braquer votre employeur. », avertit cette spécialiste en coaching.
Laissez tomber les reproches. En revanche, vous devez argumenter pour défendre votre travail et sa valeur. Revenez sur les tâches que vous avez accomplies avec brio ou sur les clients que vous avez apportés à l’entreprise. Ces éléments comptent pour démontrer vos qualités. C’est ainsi que certains salariés peuvent se distinguer de leurs collègues. Ce qui peut entraîner des écarts de salaires.
« Ce n’est pas qu’une question de compétences ou d’ancienneté : il s’agit aussi de la capacité à se positionner et à faire reconnaître sa valeur. », considère Stéphanie Roels.
Prenez votre courage à deux mains, et sachez vous mettre en avant ! Si l’employeur ne vous promet rien, demandez-lui de faire un point plus tard pour en discuter de nouveau.
« Laisser la porte ouverte au dialogue l’encourage à vous proposer un nouveau point d’étape dans quelques mois. », conseille l’experte.
Votre hiérarchie aura ainsi l’occasion de suivre votre travail. Et de décider, le cas échéant, d’adapter votre rémunération. Afin qu’elle soit à la hauteur de vos performances. Ce qui pourrait remédier à l’écart de salaire avec vos meilleurs collègues. Enfin, oubliez les belles paroles. On vous promet une augmentation si vous atteignez certains objectifs ? N’hésitez pas à demander une trace écrite de cet engagement. En effet, l’oral ne suffira pas à obtenir gain de cause en cas de litige avec votre employeur.
Pouvez-vous attaquer votre employeur en justice ?
Vous êtes une femme et vous pensez que votre collègue gagne davantage, car il est un homme ? Vous soupçonnez des discriminations raciales, liées à l’âge, l’orientation sexuelle ou même la ville d’origine ? Votre entreprise refuse de justifier ou de supprimer l’écart de salaire qui en résulte ? Sachez qu’il s’agit d’une situation assez courante.
« Un employeur reconnaît rarement qu’il a effectivement pratiqué une inégalité de traitement ou discriminé un salarié. Il tentera souvent de vous convaincre de la légitimité de sa décision. », prévient Me Souad Abdelbahri.
Heureusement, vous pouvez vous tourner vers les Prud’hommes pour qu’on vous rende justice.
« Si le Conseil prud’homal juge que votre écart de salaire est injustifié, il peut contraindre l’employeur à vous verser un rappel de salaire (dans la limite de 3 ans). Ou des dommages et intérêts. », révèle l’avocate.
Néanmoins, méfiez-vous ! Certains employeurs, furieux d’avoir été rappelés à l’ordre, réservent des représailles aux salariés qui dénoncent les écarts de salaires. Licenciement, mise au placard… Les stratégies pour faire craquer les travailleurs ne manquent pas…
« Si ces mesures de rétorsion sont interdites, cela arrive encore souvent. »
Si vous subissez ce traitement, prenez contact avec le représentant syndical au sein de votre entreprise. À défaut, sollicitez les conseils d’un avocat en droit du travail.
À explorer Disneyland Paris recrute massivement : des milliers de postes disponibles